Attention : ce n’est pas uke qui frappe men uchi, c’est tori qui doit le faire, au moment précis où uke se saisit de son épaule.

La seule manière pour tori de délivrer une puissance aiki (c’est à dire une puissance née de la rotation des hanches), est d’effectuer cette frappe de la manière qui est démontrée sur la vidéo. Si tori frappe au contraire en revers de la main, à la manière d’un uraken, il ne peut mettre en œuvre aucune rotation véritable des hanches, et le fait nécessairement avec la force de l’épaule, et en demeurant dans la ligne d’attaque. Son action est alors à contresens, de faible puissance, « téléphonée » (on la voit venir), et surtout elle ne permet pas à tori de quitter dans le même temps sa position dangereuse.

Dans un premier temps, la hanche avant (la hanche de l’épaule saisie) est donc directrice (irimi) dans la frappe circulaire en uppercut. Elle est en rotation vers l’avant, et la hanche arrière est tenkan (en rotation vers l’arrière).

Dans un deuxième temps, après l’absorption de l’énergie d’uke, le travail des hanches s’inverse, la hanche arrière devient à son tour la hanche directrice, la hanche irimi (en rotation vers l’avant). A partir de ce moment, elle est directrice jusqu’à la fin du mouvement, jusqu’au moment de la projection d’uke au sol. Ceci est fondamental, il n’y a plus d’autre inversion des hanches : dans kata dori men uchi shiho nage, et contrairement à ce qui est souvent pratiqué, il n’y a, du début à la fin, qu’une seule inversion des hanches.

Philippe Voarino, juin 2015