KOTE GAESHI - Le dégagement jodan

Dans le dossier précédent "Kote gaeshi : puissance maximale", nous avons dit qu’il y a, pour kote gaeshi, quatre manières de se libérer de la saisie gyaku hanmi, et nous avons vu dans un premier temps le caractère fondamental du dégagement chudan.

Voyons maintenant le dégagement jodan.

Comme toujours, c’est la rotation qui est première, car c’est la rotation qui déclenche l’action et qui place tori en sécurité. La main libre de tori monte entre les deux avant-bras, mais dans le cours du processus de rotation :

C’est une erreur classique de monter d’abord la main et de tourner seulement dans un deuxième temps, la rotation se trouve alors dangereusement retardée.

Il ne faut pas non plus chercher à défaire la saisie avec cette main car ce n’est pas là sa fonction, c’est seulement la rotation conjointe du corps et de l’avant-bras de tori qui permet de défaire la saisie. La fonction de la main qui monte est en revanche d’exercer en redescendant une pression en kokyu sur le poignet d’uke. Cette utilisation de la main s’appelle en japonais te katana (la main sabre).

Juste avant cela, la main de tori qui était prisonnière et qui s’est libérée doit saisir sans attendre le poignet d’uke, sans quoi tori perd le contrôle de la situation :

La descente du poignet d’uke se fait dès lors avec un double contrôle : une main de tori tient le poignet, l’autre main exerce la pression du te katana sur ce même poignet, et ceci jusqu’à la fin de la rotation :

Dès que la rotation initiale est arrivée à son terme, la main qui tient le poignet conserve sa saisie, mais la main te katana doit alors saisir le dos de la main d’uke avant l’engagement du mouvement de projection final :

Ceci est important car une bonne projection dépend évidemment d’une bonne rotation, mais également de cette double saisie des mains de tori sur l’avant-bras d’uke : kote gaeshi ne se fait pas avec une seule main, pas plus que shiho nage. Une personne puissante ne peut être projetée qu’avec toutes les ressources offertes par le mouvement kote gaeshi, la rotation et la double saisie, c’est alors seulement que peuvent être atteints dans de bonnes conditions et avec efficacité le déséquilibre d’uke et sa projection :