Il est d’usage, dans l’enseignement de la méthode, de couper avec une rotation inversée à la fin du mouvement de shiho nage.

Je ne discute pas ici le bien-fondé de cette façon de faire dans l’optique d’un enseignement didactique, qui, comme chacun le sait, est une approche visant à instruire et à informer par des moyens simplifiés qui ne sont pas toujours en adéquation avec le principe de réalité.

Je veux simplement montrer dans ce dossier qu’il est important de ne pas mélanger les genres : un mouvement qui a été volontairement édulcoré pour les besoins de l’apprentissage ne peut pas avoir d’efficacité martiale, il est même foncièrement dangereux pour la sécurité de celui qui se hasarderait à l’utiliser en toute bonne foi dans une situation martiale réelle.

Je rappelle au professeur d’Aikido qui se trouve parfois en position d’instruire les forces de police et de sécurité, que sa responsabilité est engagée dans l’enseignement qu’il transmet. Donner pour martial un enseignement qui n’est encore que scolaire, c’est envoyer quelqu’un au combat en lui laissant croire qu’il a une arme de guerre alors que ce n’est en réalité qu’un pistolet à bouchon, c’est donner l’illusion de l’efficacité à un homme qui peut payer cette croyance de sa vie. Toute légèreté dans ce domaine peut devenir criminelle.

Philippe Voarino, juin 2017.