Une bonne connaissance et une bonne pratique du suburi de jo qui porte le nom de katate hachi no ji gaeshi sont essentielles pour la compréhension et la bonne exécution de ce mouvement.

Ce jo dori est en effet l’application scrupuleuse du mouvement hachi no ji gaeshi, mais réalisé ici à partir d’une saisie de l’extrémité du jo d’uchi. La projection ne doit donc pas être considérée comme une technique spéciale, c’est une simple conséquence de la frappe hachi no ji gaeshi quand elle est correctement exécutée :

Dans la méthode d’enseignement de maître Saito, ce jo dori est exécuté sur une ligne, c’est-à-dire qu’uchi est renvoyé par la projection dans la direction d’où il vient. Cette façon de pratiquer est utile parce qu’elle empêche les chutes croisées, et permet ainsi de sécuriser l’entraînement en évitant les accidents par télescopage.

Mais l’exercice reste théorique quand il est exécuté de cette manière, car uchi jo est fort et stable dans l’axe de sa jambe avant au moment où il frappe, et il n’est pas possible de le déséquilibrer dans cette direction :

En position hanmi, c’est seulement sur les côtés qu’un homme peut être déséquilibré, et pour cette technique ce sera sur son côté gauche :

Voilà pourquoi, dans la réalité de ce mouvement, il ne faut pas arrêter l’irimi-tenkan à mi-course comme on doit le faire dans la méthode, mais au contraire l’exécuter complètement tel qu’il doit toujours être exécuté en vérité. Cette rotation amène le corps de nage à 270° de sa position de départ (comme dans shiho nage, kaiten nage, kote gaeshi etc.) :

On notera comme toujours que cette rotation complète, si elle est nécessaire pour déséquilibrer uchi, est tout aussi indispensable pour permettre à nage de pénétrer dans le cercle des attaquants dans le cas d’une attaque de groupe (et toute attaque doit toujours être traitée comme une attaque de groupe, même quand il n’y a qu’un seul adversaire). Deux problèmes différents sont ainsi résolus par la même action. L’efficacité de la technique comme la sécurité de nage sont impossibles s’il ne pénètre pas le groupe des attaquants dans le processus même de sa technique.