Il est bon parfois de replonger au cœur de la méthode pour comprendre ce qui ne s’y trouve pas.

Ce qui ne se trouve pas dans la méthode, c’est l’Aiki. Ce qui s’y trouve c’est l’Aiki-do.

en chinois se prononce dào, qui a donné do en japonais. Cet idéogramme a le sens de chemin et de moyen. 

L’Aiki-do est la voie, le chemin de l’apprentissage qui mène à l’Aiki. L’Aiki-do est le moyen qui est utilisé pour créer les conditions nécessaires à atteindre l’Aiki, c’est une méthode préparatoire du corps et de l’esprit, ce n’est pas plus que cela, ce n’est certainement pas l’Aiki. 

L’Aiki-do, c’est ce qu’on voit par exemple sur cette vidéo d’Aiki-jo :

9-10-11… kyu kara-juichi made… voilà typiquement à quoi ressemble la méthode. C’est un arrangement très artificiel, un exercice réalisé dans des conditions d’études, dans l’optique d’une initiation, c’est un do.       

Attention, ce travail n’est pas inutile, il est même absolument nécessaire, mais il faut comprendre que ce n’est pas un but. Répéter sanju ichi no jo pour trouver un jour l’Aiki est une chose excellente. Mais répéter sanju ichi no jo une vie durant pour ne rien trouver d’autre que sanju ichi no jo, et s’en contenter, est un échec. Voilà au passage pourquoi la vitesse d’exécution et la force n’ont aucun sens dans un exercice de cette nature. Vitesse et force sont de la poudre aux yeux, elles sont en réalité le maquillage de l’échec. La coupe d’un grand maître du sabre donne au contraire une étonnante impression de ralenti, elle est puissante avec souplesse, sans la rigidité liée à la force.

Ce qui est recherché au moyen de la méthode Aiki-do, c’est le Takemusu Aiki, le Takemusu Aiki est au-delà de la méthode. Et qu’il soit bien clair qu’il existe plusieurs méthodes, la méthode de Morihiro Saito n’étant que l’une d’entre elles. Je considère personnellement que c’est la meilleure. Mais il y a aussi la méthode de Gozo Shioda ou celle de Koichi Tohei qui sont intéressantes par bien des aspects. Et puis il y a la méthode de l’Aikikai.