Ainsi qu’il a été dit dans « Au-delà de la méthode 63 », l’atemi ne suffit pas à donner une justification martiale à ce kokyu nage. Car à supposer que tori puisse projeter uke avec efficacité (ce qui est douteux vu l’imperfection du déséquilibre), il n’est pas en mesure – dans le temps où il projette – de garantir sa sécurité par rapport à d’autres attaquants.
D’autre part, uke est projeté dans un angle qui ne gêne en rien les autres adversaires.

La seule manière de réaliser cette projection d’une manière qui satisfasse aux exigences du mouvement d’Aikido est de le faire ainsi qu’il est démontré sur la vidéo. C’est seulement de cette manière en effet que :

  • Uke est déséquilibré idéalement
  • Uke est projeté vers les autres adversaires
  • Tori est en sécurité par rapport aux autres attaques simultanées

Le déplacement selon la spirale d’O Sensei est donc absolument indispensable, et l’on vérifie ici encore que le respect du principe soit la seule garantie que l’on ait d’harmoniser les différents éléments d’une technique parfaite.

NB : la projection véritable n’est pas acquise par l’action en sumi otoshi sur le bras d’uke, l’utilisation du bras d’uke est un palliatif de la méthode, rendu nécessaire par le fait qu’il n’est pas possible à l’entraînement de porter réellement l’atemi. C’est l’uppercut au menton d’uke – lié à l’effet de déséquilibre du déplacement – qui le projette en réalité sur l’un des adversaires de côté.

Philippe Voarino, avril 2017.