Quand on aborde en Aikido les techniques de saisie du jo de l’adversaire (jo dori), on a généralement à l’esprit qu’il est nécessaire d’exécuter une technique de corps pour prendre possession de l’arme. Quelque chose comme kokyu nage, ou shiho nage, ou encore kote gaeshi… Comme s’il y avait deux étapes dont l’une consisterait, dans un premier temps, à s’emparer du jo, et dont l’autre serait, dans un deuxième temps seulement, de l’utiliser si nécessaire.
Ce sentiment n’est pas juste, il n’y a qu’un seul temps : la technique de projection est la technique d’arme. Quand les mains de nage se posent sur le jo de l’adversaire, il devient son jo et doit être utilisée immédiatement selon la manière qui convient à son maniement. Aussitôt que nage entre en possession de l’arme, et bien qu’il puisse paraître évident de dire cela, il doit s’en servir comme d’une arme.
La vidéo ci-dessous montre que la projection d’uchi intervient comme une conséquence du mouvement immédiat de coupe avec les deux extrémités de la lance :
Ceci est très remarquable quand on y réfléchit, parce que cela veut dire que le mouvement même de l’arme dans sa manipulation normale est en même temps le mouvement idéal nécessaire à la projection de l’adversaire :
Que ces deux choses soient en adéquation permanente dans l’ensemble des techniques est une manifestation de ce qu’on appelle riai en Aikido, et qui est en rapport avec le fait que tous les mouvements sont issus d’un principe d’action unique.