Le sixième suburi de l’aiki ken est un yokomen suivi d’un tsuki.
Pour ce qui concerne la partie yokomen, il suffira de se référer au cinquième suburi, qui est traité dans le dossier précédent.
La difficulté du sixième suburi se trouve dans l’enchaînement du yokomen et du tsuki.
Dans les frappes, quelles qu’elles soient, la puissance est déterminante.
Un tsuki a une grande puissance quand il est exécuté en avançant la jambe arrière, et sans vouloir trop anticiper, nous verrons que c’est bien de cette manière qu’est porté le tsuki dans le septième suburi.
Mais dans le sixième suburi, la jambe arrière a complètement avancé à la fin du yokomen, et le tsuki, qui est enchaîné sur cette même jambe, est donc exécuté seulement à partir de la jambe avant.
Un tsuki exécuté ainsi en ligne, à partir de la jambe avant, comme l’exige ici la méthode, ne peut évidemment avoir aucune puissance. Les pratiquants, qui ressentent cette faiblesse, sont tentés bien souvent de la compenser par la puissance purement musculaire d’une flexion-extension des bras. Ce travail "en piston" des bras est une erreur que maître Saito corrigeait avec force dans son enseignement.
Mais alors, si le tsuki ainsi réalisé n’a aucune puissance, et s’il ne faut pas y introduire un mouvement quelconque des bras, comment peut-on obtenir la puissance nécessaire ?
En transformant instantanément, et sur place, la hanche avant en hanche arrière par l’utilisation d’irimi-tenkan.
C’est là un secret bien gardé de l’Aikido. Nous l’avons longuement expliqué à l’occasion de l’étude de gaeshi tsuki au jo, en présentant à l’appui des vidéos et des photos de maître Saito et d’O Sensei lui-même.
Nous renvoyons à la lecture de ces dossiers. Il suffit d’appliquer le même principe avec le ken pour trouver une puissance instantanée.
Mais encore une fois, le tsuki démontré ici par maître Saito est le tsuki en ligne de la méthode, qui n’est qu’une forme sans puissance, à ce stade élémentaire de l’étude. Et il ne faut pas rechercher la puissance là où elle est impossible à trouver.
