Le mouvement irimi nage est exécuté au moyen d’un aller-retour des hanches qui pivotent une première fois dans un sens et reviennent en sens contraire, ce que l’on peut appeler en Aikido un double irimi-tenkan.

Cet aller-retour permet plusieurs choses :

  • absorber l’énergie d’un adversaire afin de la canaliser,
  • déséquilibrer cet adversaire afin de permettre sa chute,
  • modifier la position de tori dans l’espace afin de quitter le point de convergence des attaques multiples tout en entraînant uke pour le projeter ensuite vers les adversaires restants.

Pour réaliser tout cela, une rotation de 180° par rapport à la position initiale est nécessaire.

Tourner au-delà de ce qui est strictement nécessaire à réaliser ces actions, au-delà de 180° donc, a des conséquences dangereuses :

  • un risque de perdre le contrôle d’uke si on le fait tourner sans raison au-delà de 180° (une spirale n’est pas un manège),
  • une révolution à 180° permet de faire face aux autres attaquants, et de projeter uke dans leur direction, mais une révolution à 360° aboutit à présenter le dos à ces attaquants, ce qui signifie alors que tori n’est pas attentif aux quatre directions, c’est un non-sens sur le plan martial.

Un mouvement qui peut sous certains aspects paraître beau, mais qui n’a pas de vérité martiale, n’est pas un beau mouvement en réalité. La beauté d’une chose va de pair avec sa vérité. On peut bien trouver belle une tasse à thé, mais si elle ne peut contenir aucun liquide, si elle n’a pas de fond par exemple, ce n’est simplement pas une tasse, et de ce fait ce ne peut pas être une belle tasse. En règle générale, rechercher l’esthétique pour l’esthétique est une voie sans issue.Il existe un mouvement de jo qui utilise cette double rotation caractéristique d’irimi nage, c’est le 13ème suburi de jo : katate hachi no ji gaeshi. La pratique de ce mouvement est un excellent éducatif pour irimi nage, le corps y utilise la même forme de travail.