Te () en japonais signifie main, mais il signifie aussi bras.
Taka-te (高手) est la partie supérieure du bras, entre l’épaule et le coude.
Ko-te (小手) est la partie inférieure du bras, entre le coude et le bout des doigts.

Kote gaeshi ne veut donc pas dire retournement du poignet, mais retournement ou renversement de la partie du bras comprise entre les doigts et le coude, c’est-à-dire au fond de l’avant-bras, la main elle-même étant considérée en Orient comme une partie de l’avant bras.  

Les techniques de kote gaeshi, de nikyo, de sankyo ne sont donc pas des techniques de "blocage du poignet", comme on le dit trop souvent, et notamment en anglais (wrist lock). Et la compréhension de l’étymologie est ici d’une grande importance pour la bonne exécution de la technique. Car agir seulement sur le poignet d’uke, lui faire mal au poignet, est sans effet sur son corps et ne le projettera pas. La vidéo explique cela :

Pour déstabiliser uke, le déséquilibrer et le faire chuter en agissant sur l’ensemble de son squelette, et non pas seulement sur son poignet, la manière de saisir sa main a une grande importance. En effet la mobilisation de l’avant-bras d’uke se fait par la saisie de sa main. C’est le point de connexion, et cette saisie doit être telle qu’elle permette d’obtenir un effet de levier suffisant pour agir sur son avant-bras qui agira ensuite sur l’ensemble de son corps par l’effet d’une réaction en chaîne entraînée par la rotation. 

Tori doit donc placer soigneusement son pouce en opposition avec ses autres doigts quand il saisit. C’est seulement de cette manière qu’il peut transmettre la rotation irimi-tenkan de son corps à la main d’uke, qui la transmettra au reste de son avant-bras (ko-te), qui la transmettra à la partie supérieure de son bras (taka-te), et par là à l’ensemble de son corps. 

La saisie de la main d’uke peut se faire par le dessus ou par le dessous, de manière symétrique (si une main prend dessus, c’est l’autre main qui prend dessous). Mais le principe d’action reste inchangé, du moment que la saisie est effectuée dans le respect de ce qui vient d’être dit.