Les contraintes liées à la biomécanique de nikyo ne peuvent pas être en opposition avec les contraintes liées à une attaque multiple : c’est-à-dire que la seule manière physiologiquement correcte d’exécuter nikyo avec un adversaire, est en même temps celle qui permet d’être en sécurité par rapport à quatre adversaires, et qui tient compte de ce fait des quatre directions.

La vidéo démontre cela.

Voilà pourquoi nikyo ne s’effectue pas en amenant uke à soi comme on le croit généralement, mais au contraire en poussant vers l’avant à partir de la hanche arrière. On peut vérifier cela sur les photos d’O Sensei :

Nikyo est une poussée vers l’avant sur un blocage du bras d’uke en forme de Z, la poussée augmentant le verrouillage de cet armlock, et "plantant" véritablement uke dans le sol au-devant de tori.

Ces témoignages photographiques ne sont pas "une vieille manière de faire nikyo", comme on l’explique un peu facilement quand on comprend mal la position d’O Sensei : c’est en réalité la seule manière authentique et juste de faire nikyo en Aikido.

Il faut se garder de mettre entre parenthèses ce que l’on ne comprend pas dans l’enseignement du Fondateur, ou pire encore d’y voir une erreur. Il faut lui faire confiance, même quand l’évidence semble contraire. La difficulté est un tremplin vers la connaissance. L’obstacle est le plus fidèle allié de notre progression et de notre compréhension de l’Aikido, pourvu que l’on ouvre son esprit. L’obstacle n’est pas un ennemi, et si l’on accepte cela l’ennemi cessera aussi, en toute réciprocité, d’être un obstacle.