Kokyu ho n’est pas une technique, c’est un élément de l’Aikido présent dans chaque technique.

Le kokyu ho qui est illustré dans la vidéo se termine par une projection (nage) et c’est pour cette raison qu’on l’appelle parfois aussi kokyu nage :

Mais sur shomen uchi par exemple, en utilisant la même forme de kokyu ho, on obtiendra la technique ikkyo. Cette technique qu’on appelle ikkyo, on pourrait très bien l’appeler kokyu ho ikkyo. C’est un peu lourd évidemment, et on ne le fait pas, on dit simplement ikkyo.

Dans ces deux cas, la forme kokyu ho est mise en œuvre au niveau haut (jodan). Mais cette même forme peut également être mise en œuvre au niveau moyen (chudan). C’est le cas par exemple pour la technique qu’on appelle kote gaeshi, et qu’on pourrait très bien appeler pour cette raison kokyu ho kote gaeshi, ce qui serait encore plus lourd.

En résumé, si la technique démontrée sur la vidéo s’appelle plutôt kokyu ho que kokyu nage, c’est parce qu’elle est particulièrement significative de kokyu ho, et que le nom est dans ce cas explicite, instructif, et donc utile. 

Cette technique est évidemment en rapport avec irimi nage, mais je considère que la désigner avec des noms inventés récemment comme sokumen irimi nage ou naname irimi nage, masque le principe de kokyu ho, et prive ainsi le pratiquant d’une information importante. Je pense également que ceux qui ont inventé ces noms n’ont aucune vision du caractère complexe du riai, et du fait qu’irimi nage n’est pas en vérité une technique. On lira Kajo (correction) # 3 pour avoir davantage d’informations sur ce point. Des qualificatifs comme sokumen (de flanc, de côté) ou naname (en biais, en oblique), qui sont des préoccupations en rapport avec la technique, n’ont de ce fait aucun sens. 

La technique pratiquée à la fin de chaque cours : suwari waza kokyu ho, porte ce nom parce qu’elle est, de même, très significative de kokyu ho. Mais rien n’empêcherait de l’appeler kokyu nage elle aussi. Souhaitons que quelque coupeur de cheveux en quatre ne lui trouvera pas un jour un autre nom, aussi incongru que superfétatoire, qui éloignera toujours davantage les pratiquants des aspects essentiels de l’Aikido. Rappelons une fois encore qu’O Sensei ne donnait pas de noms aux techniques, ce sont ses élèves qui l’ont fait, dans le but purement pratique de les mémoriser. N’ajoutons pas aujourd’hui aux difficultés suffisamment importantes de l’Aikido la fabrication inutiles de mots factices et arbitraires.

Rappel : au moment de la projection avec kokyu, les pieds sont en carré (kenka goshi). Avant et après ce moment de projection, les pieds sont en triangle (hanmi).